Autodidacte et libre, je construis mes images comme des tableaux photographiques.  La retouche numérique fait partie intégrante du processus créatif, elle sert, entre autre, à effacer ou dupliquer des éléments, à rehausser ou atténuer des détails ou encore à recomposer des scènes à partir de plusieurs clichés, brouillant ainsi les codes entre réalité et fiction.

Les couleurs sont tantôt vives et exubérantes, tantôt déteintes donnant alors une touche rétro. L'abscence de contours fixes voire flous apportent une distorsion. Parrallèlement certaines  images sont purement géométriques et graphiques, comme en recherche de symétrie et d'équilibre.

La majeure partie de mes images est effectuée dans un environnement proche, je mise plus sur ma créativité que sur ma mobilité. Elles montrent des traces, des résidus, des vestiges de la vie urbaine soulignant ainsi la déshumanisation de la société. Les rares humains présents sont le plus souvent des silhouettes symbolisant l’anonymat ou encore la solitude des villes. Les lieux et le temps restent incertains, figeant la vie dans un espace onirique. Les éléments tels la pluie, les reflets, les ombres ou les close-up sont autant de moyens de créer des atmosphères proches du « film noir » ou de réaliser des abstractions lyriques.

N’appartenant à aucune école, ni à aucun mouvement, je situe mon travail dans la droite lignée des peintres abstraits ou encore des premiers photographes qui utilisaient la chambre noire pour faire apparaitre des choses dans la photographie qui n’existaient pas. Au travers mes clichés, j’exprime une vision du monde qui m’est propre, souvent poétique, parfois mélancolique. Mélangeant les styles et les influences, j’oublie presque toujours la technique pour revenir à un art instinctif. La photographie et la retouche numériques sont des outils qui, grâce à la manipulation, me permettent de devenir actrice active de mes images.

J’ose espérer entrevoir l’invisible, même juste un peu.